Généalogie

En vérifiant, je n'ai trouvé qu'un seul cas : en l'absence du père (un pêcheur parti en mer), la naissance d'un bébé a été déclarée par son oncle de 21 ans et sa tante de 22 ans (frère et sœur de la mère) : c'était le 30 thermidor an V et il est vrai que la période révolutionnaire se prêtait bien à bousculer les vieilles habitudes... Mais le cas reste unique dans les actes que j'ai vus.

C'est vrai que le mot français "témoin" n'a pas de féminin... En breton, le temoin c'est "test" (du latin "testis" qui peut d'ailleurs être masculin ou féminin mais dans les fait ne semble être employé qu'au masculin) et on verrait bien un féminin "testez" qui n'aurait rien de grammaticalement choquant mais qui ne semble pas être attesté...

A la poursuite de mes Bigoudens, j'ai essayé de fouiller dans le recensement de 1911 : il y a des incohérences partout, les formulaires sont remplis au crayon et l'agent recenseur écrivait comme un cochon, à croire qu'il avait suivi des études médicales ! De quoi devenir chèvre !
Et à la profession du chef de famille : on voit un mot raturé qui semble être "forgeron" et remplacé par "cultivateur"... sans doute parce que l'agent n'avait pas bien compris quand sa femme disait (en breton forcément) être née Le Goff ! (en breton ar gov = le forgeron) Mais quelle idée aussi d'obliger les gens à écrire en français quand tout le monde ne parle que breton : on finit par s'embrouiller ! Et leur fille est déclarée sous le nom de jeune fille de sa mère alors que ses parents sont mariés depuis deux ans ! Et elle a un mois alors qu'elle devrait avoir un an... Et il n'y a pas que ces détails qui clochent !
ils sont fous ces Bigoudens !

Les recensements sont très intéressants mais effectivement à prendre avec des pincettes, et à vérifier avec d'autres sources.
C'est très souvent mal écrit, les femmes sont souvent inscrites avec le nom de leur mari, les enfants n'ont pas le prénom de l'Etat civil mais le prénom usuel et leur age est estimé au pif... Comme les cases sont petites, on ne pouvait pas mettre tous les métiers, donc un homme peut, d'un recensement à l'autre être aubergiste ou cultivateur (il avait une auberge et des terres autour).
Si en plus, on rajoute qu'ils parlaient bretons, et que la femme s'appelait "forgeron", on ne s'en sort pas!

Le pire étant la longueur des recensements, pour un petit patelin, ça va relativement vite, mais pour une grande ville, c'est des journées entières de recherches pour trouver les personnes.

Mais ça donne quand même une bonne idée de leur façon de vivre, et de leur train de vie.
Mon arrière grand mère avaient 11 frères et soeurs, dont 9 ont atteint l'âge adulte, et les recensements m'ont aidée à connaître leurs vies.
Son père était laboureur et sa mère journalière agricole, dès que les enfants étaient en âge de travailler, ils partaient. Mon arrière grand mère est partie de sa Bretagne a l'âge de 12 ans pour être domestique dans l'Eure, puis quelques années plus tard elle a rejoint ses frères qui étaient à Paris.

Et il y a un détail à prendre en compte : dans une commune d'environ 2.000 habitants, il y a à peu près 350 maisons à visiter, et si dans chacune on offre à l'agent recenseur un verre de gros rouge (que la politesse de l'époque interdit de refuser sous peine d'offenser gravement), on imagine le résultat à la fin de la journée ! D'ailleurs c'est vrai qu'au fur et à mesure qu'on tourne les pages, l'écriture est de moins en moins lisible...

Un peu de nouveauté, en 1833, à l'initiative de Monsieur Guizot ministre de l'instruction publique, chaque école primaire a fait l'objet d'une inspection. Le résultat de cette enquête vient d'être mis en ligne pour 2065 écoles, les autres suivront surement.
C'est intéressant! Et il y a Douarnenez!!!!
C'est là:
http://www.inrp.fr/she/guizot/script/accueil_recherche.php

Oh merci !! Quelle jolie trouvaille ! Je suis allé jeter un coup d’œil et j'y retournerai. C'est très instructif (c'est le cas de le dire !) !
C'était un demi-siècle avant l'école laïque, obligatoire et gratuite de Jules Ferry et de la IIIème République. donc écoles payantes, facultatives (les élèves n'y restaient le plus souvent qu'un ou deux ans, juste le temps d'apprendre les bases de la lecture et du calcul) et (du moins en Bretagne) presque toutes cathos, avec catéchisme obligatoire... Et les instituteurs pas vraiment formés : du moment qu'on pouvait trouver quelqu'un qui sait à peu près lire et accepte un salaire dérisoire, ça semblait suffire. A Douarnenez, une quarantaine de garçons seulement (c'est peu pour une commune de près de 3.000 habitants) et à Poullan (c'est juste à côté) l'instituteur a 68 ans et fait ce qu'il peut pour 100 F par an (et on le considère comme jouissant d'une petite aisance...). Et partout, pas de local spécialement consacré à l'enseignement et guère de matériel ni de fournitures : l'enseignant n'a qu'à se débrouiller ! Difficile d'imaginer ça aujourd'hui !

Comme c'est un peu morne plaine en ce moment sur le forum, et que je n'ai pas grand chose de neuf en matière de surdité, mais que j'ai toujours un truc à raconter sur la généalogie, je vous signale un site fort intéressant (pour les fans de vieux papiers):
http://www.daieux-et-dailleurs.fr/
On y parle beaucoup de Bretagne!!!!
J'en profite pour parler d'un challenge qui a eu lieu de mois dernier entre généalogistes adeptes d'internet (blogs, sites...) qui consistait à faire un article par jour, en déclinant toutes les lettres de l'alphabet. ça a donné lieu à de nombreux articles de qualité. Je n'y ai pas participé cette année, mais me prépare pour l'année prochaine....

Chouette ! Je vais regarder ça en détail... et si ça se trouve je pourrais essayer de faire un petit quelque chose moi aussi l'année prochaine, rien que pour le plaisir !

je trouve le challenge intéressant bien que difficile. mais quand on aime l'histoire, la généalogie et l'écriture, on peut tenter!
Un article qui résume ce mois riche en généalogie là:
http://lagazettedesancetres.blogspot.fr/2013/05/challengeaz-ou-comment-bloguer-votre.html
J'avais hésité, mais pas certaine d'arriver à pondre autant d'articles avec une lettre de l'alphabet différente à chaque fois, je n'ai pas fait... Mais l'année prochaine, je tente!

Surtout qu'avec des lettres comme U, X ou Z on risque d'avoir du mal à trouver l'inspiration...

Une nouvelle trouvaille aujourd'hui, qui intéresse les généalogistes et qui traite de surdité!

http://www.archives.cg31.fr/decouvrir/choix_archiviste/dessins_enfant_sourd_3X257/dessins_enfant_sourd_3X257.html

Me revoilà avec un problème à résoudre.

Fiacre LE MIGNON épouse en 1698 à Belle Isle en Terre Marguerite JEQUEL
Ils ont 4 enfants qui ne me posent pas de soucis, mais dans le même temps, ledit Fiacre aurait eu aussi des enfants avec Marguerite GUILLAUME sa femme tout aussi légitime....
Je pense que les deux Marguerite n'en font qu'une, donc je me demande si JEQUEL aurait un quelconque rapport avec GUILLAUME en langue bretonne? ça expliquerait le changement de nom suivant si le curé est bretonnant ou pas....
Ce qui me conforte dans cette explication est qu'au décès de Fiacre en 1741 il est dit époux de Marie SIMON en secondes noces.... Il n'aurait donc eu que deux épouses.... En plus, il est cavalier du Roy, c'est un personnage public, donc je le vois assez mal présenter deux épouses en même temps....
Voilà, voilà.... 
Pas simple mais je pense que c'est la solution, j'essaye juste de valider avant de modifier mon fichier!

Euh moi je doute fort que ces deux Marguerite (Marc'harid en breton) soient une seule et même personne : Guillaume ce serait Gwilhou (on le trouve souvent francisé sous les formes Guillou, Guilloux ou même Le Gouil, entre autres), et Jéquel se rattache au saint breton Jezekel ou Yezekel (au moins en cornouaillais le z entre deux voyelles ne se prononce pas et on perçoit un e long. La forme francisée Jézéquel est assez courante dans le Nord du Finistère) ou au roi breton Judikael (Judicaël) en français.
Cela dit, les cas de prêtres qui s'emmêlent les pinceaux sont légion... 
Pour y voir clair dans ce micmac, il va falloir chercher les actes de naissance, de mariage et de décès de ces dames et de leurs enfants, avec le risque de trouver encore d'autres incohérences...

Alors....
Je doute fortement de l'état du curé de Belle Isle! (abus de vin de messe?)
La deuxième épouse de Fiacre s'appellerait Marie SIMON? sauf que en réalité elle s'appelle Marie Simone MILET, il a raccourci le nom....
Pour Marguerite JEQUEL-JEQUET-CHIQUET, elle a un enfant avec Fiacre: Henry, mais à son décès en 1736 ses fils François, jean et Yves sont présents.
Trois fils de Fiacre (François, Jean et Yves) se marient et sont dits fils de Marguerite GUILLAUME.
Ils sont nés respectivement en 1701, 1703 et 1706. (donc quand il était encore marié à la Marguerite) 
Les dates correspondraient bien à la solution une seule et même mère, mais je n'arrive pas à comprendre comment JEQUEL se transforme en GUILLAUME????
Seule piste, que le père de Marguerite se prénomme Guillaume (et que le curé se soit encore emmêlé les pinceaux), mais bien entendu le mariage n'est pas filiatif pour Madame, à quoi ça sert de savoir d'où elle vient? Hein? C'est qu'une fille!
Bref, je n'ai guère avancé, aucun parrain ou marraine des enfants ne me fait progresser.... 
Je suis sure que mon hypothèse est la bonne, mais je n'arrive pas à le prouver. Seule solution, trouver un contrat de mariage. Mais St Brieuc est bien loin de la Creuse.....

Une info que j'ai eue sur internet, je ne savais pas trop où la mettre, puisque c'est de la littérature sur les sourds mais que c'est vieux...
Bref, Gallica (la bibliothèque numérique de la BNF) vient de mettre en ligne
" Le dictionnaire des sourds-muets" de l'abbé Ferrand
C'est là: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6478305p/f11.image.r=g%C3%A9n%C3%A9alogie.langFR

Je n'ai pas le temps de le lier pour le moment, mais je vais m'y mettre!

merci, je vais le télécharger

Pour les recherches dans le gard,  je reste à disposition.En étant aux archives c'est bien pratique!!

Une émission de L’œil et la main en décembre qui devrait beaucoup intéresser Ari (et bien d'autres, sûrement !) :


Décembre 2013 « L’origine des passions »

Je viens de voir le reportage et c'était intéressant! On a tous à peu près les mêmes motivations pour s'intéresser à la généalogie, mais plus je côtoie des généalogistes, plus je me rends compte que comme pour Angélique dans le reportage, on a aussi très souvent une motivation plus cachée. Une énigme familiale, un secret de famille, une rancoeur non expliquée..... 

Bref, j'ai bien aimé le reportage qui explique bien ce qu'est la généalogie de façon simple.

Sinon avec le froid et l'hiver, je me remets à mes recherches. Je suis à la poursuite d'un soldat corrézien qui épouse sur le front dans la Marne une fille de vigneron (champagne?   ) en 1917. J'attends la mise en ligne complète des registres matricules et des livrets militaires pour en savoir plus, mais avec le centenaire de la guerre de  14 qui approche, je devrais avec de nouvelles informations sous peu. 

Et je continue à traquer l'ancêtre normand ou breton de mon mari, qui a sillonné une bonne partie de la France pour travailler dans les grandes forges. Celui-là je le traque depuis 2 ans et je n'ai toujours pas son mariage!

Voilà, et vous? Des progrès?

Moi aussi je viens de voir le reportage (j'attends toujours la rediffusion du samedi soir) : je confirme l'impression d'Ari, et en effet c'est bien pour expliquer en quoi ça consiste et ce qu'on peut en attendre. Même si je suis allé assez loin par mes propres moyens, beaucoup ne sauraient comment s'y prendre pour faire des recherches, par manque de formation, d'outils, de connaissances ou simplement de temps... et ont donc besoin de l'aide d'un professionnel.

J'attends aussi la mise en ligne des archives militaires de la guerre de 14-18 pour étoffer l'histoire d'un arrière-grand-père "Poilu" qui lui aussi s'est retrouvé dans la Marne, en Champagne... mais pas pour conter fleurette (il était marié) car il s'est fait tuer au combat en 1915... J'ai la fiche matricule, l'acte de mariage, et j'ai lu le journal de marche de son régiment : on bout de rage en lisant les inepties de l'officier, un lieutenant crétin comme ce n'est pas permis, tout fier d'avoir fait massacrer tant d'hommes tel jour !! Et qui ne parlait même pas breton, évidemment !   

Si je peux contribuer à aider Ari à enquêter sur son soldat corrézien : si ce n'est pas en ligne je peux aller sur place aux archives, je m'en ferai un devoir et un plaisir !

Et il y a un couple dont j'aimerais bien découvrir où il s'est marié : il se peut que ce soit au Havre mais ce n'est qu'une hypothèse. L'homme était fonctionnaire et a pu être muté n'importe où avant de revenir au pays avec sa moitié. Pour une fois que ce n'est pas dans le Finistère, je ne vais pas lâcher l'affaire !

Toutatis, avez vous vu que les archives du Finistère ont commencé à mettre en ligne des registres matricules? De 1867 à 1891. La suite en 2014! Voilà qui va étoffer votre documentation!
Pour ce couple dont le lieu de mariage est inconnu, avez vous essayé Généabank, Généanet? J'adore les énigmes, et je suis capable de chercher des jours entiers!

Pour l'ancêtre normand ou breton de Monsieur Ari, je pense que son mariage est perdu.... Registre incomplet pour la paroisse d'origine de madame. Alors à moins qu'on retrouve un registre planqué quelque part, ou qu'il y ait eu un contrat de mariage, je devrais rester sur cette énigme, et je ne saurai jamais si mon mari a un peu (tout petit peu) de sang breton! Il me reste malgré tout à trouver les naissances d'au moins deux de leurs enfants. J'ai un trou de 20 ans dans leurs vies..... En 1723 ils sont dans l'Orne et en 1743 dans le Cher.... ça me laisse une infinité de possibilités, avec des variantes sur les noms des parents..... Que du bonheur! Mais après deux ans de recherche, rien..... 

Pour mon corrézien, aucune urgence, c'est sur l'arbre généalogique d'une copine (oui, je fais pour tout le monde!), et je verrais si je trouve des renseignements en cours d'année. ça m'intrigue, je me dis qu'il ne devait y avoir beaucoup de mariages sur le front.... Mais peut-être que je me trompe! Mon côté romantique est intrigué!